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    .oO° Une musique parfaite pour dépeindre le chat : http://www.dailymotion.com/video/x39r3h_pow-wow_blog °Oo.

     

    Ah, les chats et moi... J'aimais bien l'idée de raconter l'histoire des miennes avec la voix de l'une d'entre elles, mais voilà, je les aime trop pour leur laisser la parole ; elles seraient incapables de dire tout ce qui me passe par la tête quand je les vois, elles et leurs grands yeux mi-verts, mi-dorés, ces boules de poils à travers le regard desquelles flotte la terrible majesté des grands fauves mêlée à la douceur adorable du chaton qui sommeille encore en elles. Alors voilà, cette histoire, c'est moi qui vais la raconter. Parce que je les aime plus que tous les autres, parce qu'elles méritent bien cela.

     

    1. Camou

    Camou est le premier chat que j'aie connu, et ce n'était pas le mien. Il appartenait aux parents de ma mère, ou plutôt, il avait été le chat de ma mère avant que celle-ci ne parte de son côté, laissant à mes grands-parents le soin de s'occuper du vieux chat. C'était un animal que j'aimais beaucoup. Il me fascinait, et pourtant, je crois qu'il se fichait bien de moi ! C'était un vieux compère au pelage brun tigré, plutôt dodu, qui marchait d'un air indolent et indifférent au monde qui tournait autour de lui. Il paraissait hors du temps et sa manière de se déplacer, avec la queue toujours basse qui lui donnait une apparence blasée, me faisait penser à celle qu'ont ces messieurs âgés qui se promènent calmement, presque grognons, avec leur canne qui ne les quitte jamais. Oui, imaginer Camou avec une canne ne me choque pas, tant il donnait l'impression d'en avoir une qui suivait son pas lourd partout. 

    J'avais envie de le prendre dans mes bras et de l'embrasser, mais on me disait : "Ne touche pas, il est sale !". Pour une fois, je ne blâme pas les adultes : Camou était tellement flemmard qu'il allait jusqu'à négliger de faire sa toilette, et il passait son temps roulé en boule dans les feuillages lumineux de la vieille vigne vierge qui recouvrait les murs du mas comme une seconde peau. Parfois, quand le soleil lui manquait, il se levait lentement et allait se coucher sur le rocher qui traversait toute la cour, à un endroit bien particulier, là où la roche grise formait une sorte de cuvette qui faisait pile la taille du vieux chat. J'avais même l'impression que c'était lui qui avait fini par laisser l'empreinte de son dos rond à force de s'y coucher. Je me souviens encore de ses yeux verts, presque toujours à-demi fermés, et des griffes noires qui avaient oublié comment se rétracter ou sortir davantage. 

    Je ne me rappelle pas avoir jamais vu Camou se prélasser avec joie, rouler, montrer son ventre gras et noir au soleil qui ne demandait que cela. Non, Camou dormait sans plaisir ni déplaisir, il vivait sa vie en n'en cherchant pas la saveur. J'ai du mal à imaginer qu'il ait pu, dans sa jeunesse, se comporter autrement, être plus vif. D'ailleurs, s'il se nomme ainsi, c'est que ma mère, jeune, a voulu l'appeler Caramel Mou mais que c'était bien trop long, et qu'elle a fini par abréger. Aucun autre prénom n'aurait pu mieux lui aller.

    On m'a raconté qu'une fois, bien avant ma naissance, Camou s'était enfui de la voiture en plein milieu de l'autoroute alors qu'on reprenait de l'essence ; il avait fallu à mes grands-parents, ma mère et mon père plus d'une heure pour récupérer le matou qui était allé se réfugier dans un arbre près de l'autoroute, et il ne descendit qu'après avoir cédé à l'alléchante odeur des croquettes que mon grand-père avait savamment agitées sous son museau gourmand.

    Je ne crois pas que mes grands-parents y aient été très attachés ; je sais qu'ils l'aimaient mais je ne les voyais jamais le caresser, lui faire un câlin, jouer avec lui. En même temps, je ne devais pas avoir plus de sept ans et ma mémoire me fait défaut. Je me souviens de mon grand-père qui nourrissait tous les jours Camou avec de la patée dont j'aimais bien l'odeur - quelle bizarrerie, n'est-ce pas ? - et peut-être que là, il le caressait, je ne m'en rappelle plus...

    Tout ce que je sais, c'est que moi, je l'aimais,Camou. Il se fichait pas mal de moi, mais je l'aimais, et je le caressais malgré la prudence que m'avaient recommandée mes parents. Il appréciait tout de même mes caresses, avec une certaine distance je crois, mais si je ne l'ai jamais entendu ronronner, je me rappelle que parfois, il venait lui-même chercher quelques cajoleries en miaulant d'une voix quelque peu rocailleuse. 

    C'est vraiment le premier chat que j'aie aimé, et je crois qu'il m'a profondément marquée, étrangement. Il est mort peu après que j'aie fêté mes sept ans, et je suis heureuse d'avoir eu le temps de le photographier avec l'appareil tout neuf qu'on m'avait offert - à l'époque, ce n'était pas numérique. On m'a annoncé son décès les vacances suivantes, lorsque je l'ai cherché, un peu brutalement puisque, je ne sais pas pourquoi, les parents étaient persuadés que je le savais déjà. Sur le coup je n'ai pas pleuré, et je ne me rappelle pas en avoir été beaucoup bouleversée, peut-être parce que la mort m'était encore bien abstraite. Je suis allée sur sa tombe, loin dans les oliviers, et je suis restée là, en silence, pendant un temps qui m'a semblé bien long.

     

    Un temps de chiens

    Ce chat n'est pas Camou ; je ne retrouve pas les photos. Celui-ci ressemble à Camou, bien que son pelage soit trop gris.

     

    2. Le Vagabond

     

    J'ai connu un chat sans attache lorsque j'avais cinq ans, qui venait rôder sur le toit de notre appenti et dans notre cour, chez nous cette fois, en Normandie. Je me rappelle d'un animal au poil roux, au pelage certainement abîmé et qui devait être assez maigre. Je crois que nous étions à la belle saison car je me souviens d'une de ses visites pendant que je me baignais dans un bac à sable en plastique transformé en pataugeoire. Il avait faim, il miaulait sans cesse et se frottait à moi. J'étais intriguée et surtout, j'avais pitié de lui. Ma mère, elle, n'avait pas du tout confiance en lui, pourtant, elle aime beaucoup les chats, elle aussi. Je crois, avec le recul, qu'elle avait raison de se méfier, car ce chat, un mâle qui devait certainement se battre souvent contre d'autres animaux dans les rues, n'avait pas l'air commode, ni en bon état, ce qui pouvait le rendre agressif et transmettre des maladies. En théorie, je n'avais pas le droit de le toucher mais à l'époque, je ne me rendais pas compte du danger potentiel que je courais en restant près de lui. Normalement, mes parents ne me laissaient jamais seule dans la cour car ils savaient que l'animal n'était pas loin, donc je ne risquais rien... Mais un jour, mon père devait être absent et ma mère probablement montée au premier étage. Quand le matou affamé est venu miauler à la vitre, pitoyable, suppliant, je n'ai pu obéir à l'interdiction de le toucher, de le nourrir ou même, de le faire entrer dans la maison. Je crois que je lui ai donné à manger, je ne sais pas ce que c'était, en tout cas je lui ai ouvert la porte et j'ai pu le caresser dans le salon. Quand ma mère m'a trouvée là avec lui, elle l'a aussitôt chassé et je me suis faite réprimander ; mais elle savait que je ne comprenais pas pourquoi elle cherchait à m'écarter de lui et que j'allais très probablement recommencer la même bêtise quelque temps après.

    Alors elle a acheté un carton percé de quelques trous, a attiré le chat à l'intérieur et l'a emmené loin, à la campagne, là où il pourrait chasser à loisir et ne pas risquer de se faire écraser. Je ne sais pas pourquoi elle n'a pas pensé à la SPA, je pense qu'elle voulait bien faire et qu'en même temps, elle s'en voulait d'accomplir un geste pareil car il ne lui ressemblait pas...

    Je ne sais pas ce qu'est devenu ce chat. Peut-être a-t-il poursuivi sa vie, peut-être est-il décédé peu de temps après... En tout cas, nous ne l'avons jamais revu. 

     

    3. Le Chat bleu

     

    Ce chat est mythique. D'abord parce qu'il n'a jamais existé réellement, et ensuite parce qu'il est double et qu'il a accompagné mon enfance pendant de longues années.

    J'avais, chez mes grands-parents, un jouet à roulettes, petit comme un livre, en plastique bleu et à roues jaunes. Au départ, je crois que c'était un ourson dont la tête s'emboitait sur le corps et pouvait s'enlever facilement, un peu comme un gros légo, mais je l'avais perdue. J'avais attaché au jouet une corde qui faisait office de laisse et je me promenais avec ce "chat bleu" dans tout le jardin, ravie d'avoir mon chat à moi, imaginant toutes les péripéties que je pourrais vivre avec lui. J'étais très jeune, Camou existait encore, mais je rêvais déjà d'avoir mon propre chat et je faisais réellement comme si ce carré à roulettes en était un, lui confiant mes secrets et le menant partout où j'allais, même la nuit.

    Bien sûr, j'ai fini par m'en lasser. Lorsque nous avons déménagé pour le sud de la France, j'ai eu sept ans et j'ai commencé à supplier mes parents pour qu'ils acceptent de m'offrir un chaton ; en fait, certainement que je le leur demandais depuis plus longtemps, mais que l'idée du chat bleu, probablement venue de mes grands-parents, m'avait apaisée pour quelques années. Et puis, il y avait Camou que je voyais pendant les vacances. Mais quand Camou est mort, j'ai ressenti le vide que représentait l'absence d'animal à la maison. J'avais besoin de câliner un chat, d'entendre ses miaulements, ses ronrons, le silence de ses pattes agiles lorsqu'il entrait dans la pièce... J'avais besoin de sa présence, de son empathie, de ses grands yeux qui semblaient me comprendre.

    Mais mes parents refusaient catégoriquement de m'en offrir un. Sûrement pensaient-ils que je ne serais pas capable de m'en occuper et n'avaient-ils pas envie de prendre le relais quand je m'en lasserais... C'est à cette époque que j'ai eu mon premier oiseau.

    Alors j'ai commencé à écrire une histoire dans un petit cahier de brouillons, une longue histoire qui racontait comment je découvrais, près de chez moi, un bâton abandonné recouvert de traits sinueux représentant en fait une carte... Cette carte me menait au pays des chats et j'en trouvais un, le plus beau de tous, dont le pelage persan était d'un bleu marine presque noir, et dont les yeux d'or brillaient comme deux larmes de miel. Il me suivait, attendrissait mes parents, puis rencontrait une petite chatte et lui donnait des chatons... Ce conte-là remplissait tout un cahier de brouillon et n'avait pas le moindre intérêt, mis à part celui d'apaiser un peu mon désir ardent d'avoir un chat.

    Le chat bleu, qui se faisait capturer et que je parvenais à récupérer, a bien dû me suivre pendant des années, avant que d'autres soucis ne prennent le dessus et que je finisse par perdre le cahier...

     

    Un temps de chiens

    J'avoue que cette tête est peu engageante mais je n'ai trouvé que cette image...

     

    4. Les voisins

     

    Il y avait, dans mon quartier, de nombreux chats domestiques plutôt attachants. Ils ont bien entendu fait partie des solutions que j'ai employées pour palier ce manque chronique que représentait l'absence de chat chez moi. Souvent, je sortais dans la rue pour en câliner un. Le premier que j'ai rencontré est un siamois indolent qui appartenait - et appartient encore - aux voisins d'en face. A l'époque il devait avoir sept ans et je me rappelle que la première fois qu'il m'a été présenté, c'est par le fils qui s'amusait à le lancer pour le voir retomber sur ses pattes. Cela ne semblait pas particulièrement déranger le siamois, d'ailleurs, mais après tout, cet animal me surprend toujours par cette indifférence incroyable qu'il témoigne au monde... Une fois, il a disparu et on l'a retrouvé plusieurs semaines après dans un magasin d'animaux au coeur de la ville la plus proche, d'après ce qu'on m'en a dit - allez savoir pourquoi. Il ne semblait pas du tout traumatisé et dès qu'on l'a ramené au village, il a recommencé sa petite vie pépère comme si rien ne s'était passé. 

    J'aimais le câliner, bien qu'il ait quelques tiques et qu'il souffre parfois de sautes d'humeur assez surprenantes. Ce chat est très étrange : où qu'il aille, il miaule toujours, comme s'il appelait qui l'entendait, et c'est assez bizarre de le voir marcher tout seul en regardant devant lui et en miaulant pour lui-même ; quand il voit quelqu'un arriver, il se précipite sur lui au petit trot et son miaulement est soudain saccadé au rythme de ses pas. Souvent, il se dresse sur ses pattes arrières pour se faire caresser la tête ou bien se trémousse et oscille d'une patte antérieure sur l'autre lorsqu'une main passe sur son dos et entre ses oreilles. Mais il peut lui arriver de s'en lasser et de mordre, d'un coup. Pire, quand on ne veut pas le caresser quand il le veut, il est fréquent qu'il vous saute sur les chevilles et vous attaque méchamment.

    Ce chat reste une énigme pour moi. Il semble paresseux au possible, pourtant il a déjà rapporté des lapins, beaucoup de souris, des oiseaux... Il peut rester sur une route alors qu'une voiture arrive, il ne s'effraie de rien, pas même quand on lui hurle dessus parce qu'il est passé par la chattière d'une maison qui n'est pas la sienne et qu'il a dévoré le repas d'un autre chat. 

    Aujourd'hui encore, ce cher ami vient régulièrement dans notre garage et non seulement il mange sans se gêner le repas de Clochette, mais en plus, il se couche dans son panier et quand on a l'audace de venir déranger Monsieur dans notre garage, il nous regarde avec l'air de dire : "Oui, c'est pour quoi ?". Il se sent chez lui partout, tellement qu'il ne prend même pas la peine d'attaquer les autres chats pour les chasser, non, il débarque avec un naturel exaspérant ("Pardon, pardon, excusez-moi, j'habite ici") et les autres chats doivent être tellement désemparés devant ce comportement, qu'ils doivent se dire "Bon, ben il doit réellement habiter ici alors...". Clochette, elle a renoncé depuis longtemps à lui sauter dessus tant il l'ignore superbement. La pauvre s'est résignée à cohabiter avec lui et à nous observer, toujours d'un ai apeuré, chasser l'intrus à longueur de journée.

    J'ai aussi connu les chats d'une autre voisine, qui a d'abord eu une chatte grise, mignonne comme tout, mais qui n'appréciait que peu qu'on la dérange et qui a failli me crever un oeil, une fois, et ensuite un chat très grand qui louchait un peu, siamois à poils longs, que je trouvais très drôle mais que j'ai rarement pu approcher car il était assez peureux. 

    Une autre voisine encore, bien plus jeune que moi, s'est vu offrir une petite chatte tigrée à poils longs qui est, elle aussi, un phénomènen ambulant. Courte sur pattes, elle se déplace toujours avec le dos arqué en cuvette, la tête qui oscille près du sol, la queue en panache et les pattes pliées, comme si elle cherchait à se rouler mais qu'elle ne le faisait jamais. Elle arrive vers vous en se dandinant, un peu comme ces chattes en chaleur qui recherchent la compagnie des mâles et leur tournent autour en frottant leur ventre au sol et en remuant de l'arrière-train, dans un ballet parfaitement comique qu'il faudrait filmer plus souvent. Cette chatte donc, recherchait sans cesse les caresses mais devait constamment lutter contre elle-même parce qu'en même temps, elle était terrifiée par les humains qu'elle ne connaissait pas - oui mais elle voulait ses caresses. Elle déboulait de derrière le mur de son jardin telle une éponge ambulante et appelait insistamment - mais avec une voix aiguë et frêle, comme si elle s'excusait d'exister. On sentait qu'elle brûlait de se frotter à nous mais elle nous suivait, tournait autour de nous, sans parvenir à venir jusque dans nos pattes. Quand on décidait d'aller la chercher pour lui donner ce qu'elle désirait, il n'était pas rare qu'elle s'enfuie, mais juste assez pour se mettre hors de portée, et puis elle revenait nous harceler pour rien.

    J'ai quand-même réussi à la caresser plusieurs fois, et même à la porter, même si elle détestait cela et que si, au début, surprise par un telle geste, elle restait immobile dans mes bras, elle se reprenait au bout de quelques instants - elle était un peu lente à comprendre - et elle se tortillait comme une anguille pour se libérer. 

    Plusieurs fois je l'ai vue rôder autour de notre jardin, toujours aux limites, presque jamais près de la maison, comme un renard en faute. Elle a rencontré un mâle, on ne saura jamais lequel, peut-être le deuxième chat des voisins au siamois, un gros gris paisible, et elle a donné naissance à trois chatons dont l'un est décédé juste après sa naissance. Un noir a été donné, le deuxième, gris tigré de brun, vit toujours avec elle et a hérité de son miaulement comique.

    Un dernier chat que j'ai connu est un écaille-de-tortue, une femelle errante qui cherchait la compagnie et a été prise en pitié par plusieurs de mes voisins. Elle a changé de maître et de prénom plusieurs fois avant de trouver refuge chez des gens qui n'avaient pas d'animaux, juste au-dessus de chez moi. Très câline, elle ne cessait de chercher de l'affection, que je lui donnais avec d'autant plus de zèle qu'au début, j'avais l'espoir que nous puissions la recueillir. Mes parents ont refusé mais j'ai continué de passer du temps avec elle et elle me paraissait très gentille. Mais son caractère a, quelques années plus tard, changé radicalement et fait d'elle une chatte détestable. Je vous en parlerai plus tard car nous n'en sommes pas encore là.

     

    Chat écaille-de-tortue ; seules les femelles peuvent porter cette robe.

     

    5. Choupette

     

    J'ai eu Choupette pour l'anniversaire de mes dix ans. J'avais rencontré une fille de mon âge qui possédait une chatte ayant mis bas quelques jours plus tôt, prenant ses parents un peu au dépourvu. Or, je devais me rendre chez cette petite fille pour travailler avec elle, et elle m'a présenté les trois chatons, respectivement noir, gris et noire et blanche pour la troisième qui était, donc, une jeune femelle. La rencontre avec Choupette a été un peu catastrophique : il se trouve que la jeune mère avait caché ses petits dans la cave et il faisait un temps de chien ; la pluie est passée sous les portes et la cave s'est retrouvée totalement inondée, les chatons manquant de se noyer. Avec ma camarade, nous avons couru pour les sauver, juste à temps. Ils étaient frigorifiés et tremblaient comme des feuilles, aussi nous avons passé une bonne partie de l'après-midi à les sécher, puis à les faire jouer. Ils étaient vraiment tout petits ; je me souviens que le jeune noir n'arrêtait pas de jouer, et Choupette, quant à elle, n'avait pas l'air dans son assiette.

    Le soir, en rentrant chez moi, je me suis précipitée au devant de mes parents et je leur ai aussitôt parlé de la petite chatte ; ma mère, me voyant aussi suppliante et sachant combien j'avais besoin d'un chat, a eu l'air intéressé et elle m'a fait comprendre qu'elle en parlerait à mon père. Ceci fait, elle est revenue me voir pour me dire, avec l'air un peu gêné, qu'il n'y avait rien à faire, que mon père ne voulait pas, et qu'elle-même pensait que ce n'était pas le bon moment. J'en ai été tellement déçue que je n'ai pas mangé de la soirée.

    La semaine suivante, nous fêtions mon anniversaire. En voulant aller dans le bureau, j'ai entendu des chuchotements et des rires étouffés dans la mezzanine, mais je n'y ai pas prêté attention, je pensais simplement que ma mère discutait avec ma tante de l'organisation de la fête. Pourtant, le jour de mes dix ans, ayant ouvert tous mes cadeaux, j'ai vu arriver ma mère avec un carton de chocolats de Pâques fermé, le tenant précautionneusement en me recommandant d'être très douce, parce que c'était fagile. Je devait être naïve, parce que je n'ai en aucun cas soupçonné ce qui se trouvait à l'intérieur : on m'avait si souvent dit non que je m'étais résignée, encore une fois... 

    Lorsque j'ai ouvert le carton et que j'ai vu les deux yeux dorés de la petite Choupette, j'ai eu un moment de bug impressionnant. Puis j'ai poussé un cri et c'est la première fois de ma vie que j'ai compris ce que voulait dire "pleurer d'émotion". 

    Pendant le repas d'anniversaire, je n'ai pas cessé d'aller dans ma chambre, voir si Choupette se portait bien. Manque de chance, elle était vraiment malade : elle avait la diarrhée et son oeil s'est mis à couler, puis à se fermer. Nous avons dû la laver, ce qu'elle n'a pas du tout apprécié... Le lendemain, elle refusait presque de se nourrir et sa respiration était bruyante. Nous l'avons emmenée chez le vétérinaire, qui a eu un mal de chien à lui prendre la température, parce que malgré sa petite taille, elle griffait assez méchamment. 

    Le verdict est tombé, sans appel : coryza. Une maladie mortelle la plupart du temps chez le chaton. Ma mère a préféré ne pas préciser ce détail pour ne pas m'inquiéter, et heureusement, parce que croyant qu'elle allait guérir, je ne lui ai pas communiqué mon angoisse et c'est partiellement grâce à cela que, petit à petit, à force de patience et de soins attentifs, elle a fini par se remettre. Elle en a pourtant gardé une petite séquelle : plusieurs fois par an, un de ses yeux pleurait et se fermait pendant quelques jours. 

    Choupette est devenue une très belle chatte, courte sur pattes, angora, avec des yeux d'or magnifiques. Au début, elle était assez câline, mais seulement avec nous, et encore ; au bout d'un moment, quand elle se lassait des caresses qu'on lui apportait, elle s'éloignait. Dès son plus jeune âge, elle a cherché à affirmer son territoire, attaquant du haut de ses dix petits centimètres les chats adultes qui ne daignaient même pas lui accorder un regard. C'était très drôle, d'ailleurs, car elle se mettait en embuscade, grognait, attaquait, et les chats adultes restaient assis, regardant au loin. Elle était un peu ridicule !

    Mais en mûrissant, Choupette est devenue plus indépendante. C'est un peu ma faute si elle a commencé à être agressive : je l'avais habituée, sans m'en rendre compte, à jouer avec mes doigts, ce qu'il ne faut jamais faire, car le chat finit par prendre son maître pour un jouet et par lui sauter dessus, mordre ses pieds etc. Au bout d'un petit moment, quand je tendais la main à l'horizontale comme pour montrer quelque-chose du doigt, Choupette sautait et s'agrippait violemment à mon bras, le mordant avec force. 

    Une fois, chez mes grands-parents, un ami est venu nous rendre visite avec son golden retriever. Choupette n'avait jamais vu de chien et, très farouche, elle a paniqué, est grimpée dans un arbre et a miaulé jusqu'à ce que je vienne la chercher. Je l'ai prise dans mes bras mais le chien a aboyé, et elle m'a sauté sur la tête, plantant profondément ses griffes dans ma peau. J'avais des griffures partout, c'était assez douloureux - et pas très beau, accessoirement. 

    Nous partions à chaque vacance et nous emmenions Choupette avec nous. Seulement voilà : c'était une aventurière et elle disparaissait parfois pendant deux ou trois jours, me laissant toujours inquiète ; en plus, elle allait chez les voisins, qui ne supportaient plus, pour certains, de la voir s'y comporter comme si elle y était chez elle, dormant dans les placards, fouillant dans les poubelles, réclamant insistamment de la nourriture... Je pense qu'elle tenait cela de ses parents : sa mère était tout aussi vagabonde et son père était un chat des rues. En tout cas, un jour, nous devions partir pour deux semaines et Choupette avait disparu de la circulation depuis deux jours. Nous avons appelé, longtemps, utilisant la nourriture pour la faire venir, mais rien à faire, elle n'est pas venue. Obligés de partir, nous avons laissé un distributeur d'eau et de nourriture sur la terrasse, demandant à des voisins de venir régulièrement la nourrir, puis nous sommes partis. Quand nous sommes revenus de vacances, Choupette s'est faite attendre. Nous l'avons revue peut-être une journée, puis elle est repartie et n'a plus donné signe de vie. J'étais très malheureuse, je ne crois pas qu'elle m'ait aimé, elle me considérait surtout comme sa chose, celle qui lui donnait à manger - mais pas assez vite - et qui lui fournissait un lieu où dormir - qui ne semblait pourtant pas lui convenir. 

    A ma sortie de l'école, une mère d'élève est venue nous parler et a dit à ma mère avoir aperçu un chat noir et blanc écrasé sur le bord de la route. Cela faisait trois semaines que Choupette avait disparu. Nous avons tous pensé qu'elle était décédée. Nous avons encore attendu quelques jours et ma mère, me voyant malheureuse, m'a proposé, un peu gênée, si je voulais adopter un nouveau chaton. J'ai accepté.

    Il se trouve que, plusieurs mois après, Choupette est réapparue comme une fleur, comme si elle ne s'était jamais absentée, reprenant rapidement ses habitudes. Impérieuse, elle est entrée en miaulant, s'est précipité sur les gamelles, a demandé qu'on la serve, puis a filé se coucher sur un canapé où elle a passé la nuit. Nous n'en revenions pas, et surtout, nous étions très gênés, car nous avions une nouvelle chatte ; or, Choupette ne supportait pas les autres chats, elle ne cessait de les agresser ou de se faire agresser ; d'ailleurs, je pense que c 'est en grande partie pour cette raison que Madame a décidé d'aller vivre ailleurs.

    Le lendemain, Choupette a de nouveau disparu. Mais c'était notre chatte et nous nous devions de ne pas la laisser errer n'importe où. Nous avons fait le tour du village et avons fini par retrouver sa nouvelle maison, qu'elle avait d'ailleurs choisie sans demander l'avis des propriétaires (-__-), derrière un champ d'olivier perdu entre les collines. Les propriétaires l'avaient vue arriver comme ça, un jour, et elle était entrée chez eux de plus en plus souvent, jusqu'à ce qu'ils décident de la nourrir et de lui mettre un collier, remplaçant l'ancien qu'elle avait abîmé. D'autres personnes qui n'habitaient pas loin nous ont déclaré avoir vu Choupette fouiller dans leurs poubelles et s'être saisi de leur fusil pour tenter de l'abattre !

    Nous avons un peu eu honte que notre chatte soit devenue une chatte de gouttière, partiellement adoptée par des riverains - je dis partiellement, parce qu'elle allait chez eux surtout en hiver, quand elle n'avait plus rien à chasser ou à voler. Nous avons voulu la récupérer, nous l'avons enfermée quelque temps, mais elle a tout de même réussi à s'échapper, complètement bornée. Rien à faire : Madame s'était installée ailleurs et elle ne voulait plus de nous. Nous l'avons donc laissée à ses nouveaux maîtres et je crois qu'avec le temps, elle est devenue de plus en plus sauvage. Je doute que ces gens la nourrissent encore, elle doit se débrouiller totalement seule, parce qu'elle l'a décidé et que ça lui va bien. Elle est vraiment comme un animal sauvage, d'ailleurs : jamais on ne l'aperçoit, malgré sa fourrure très voyante, si elle n'a pas décidé qu'on avait le droit de la voir. Pourtant, là où nous habitons, les buissons sont bas et il n'y a presque pas d'arbres. 

    Elle est revenue nous voir très brièvement, deux ou trois fois, toujours en faisant comme si elle était chez elle et cherchant même à chasser la nouvelle chatte. Un soir, alors qu'elle était chez nous, elle s'est assise dans un coin tandis que ma petite soeur jouait sur le sol. Soudain, elle s'est tendue et lui a sauté dessus, la mordant et la griffant violemment. Plus tôt dans la soirée, elle s'était couchée sur mon lit et quand j'avais voulu l'en enlever, elle m'avait grogné dessus et j'avais vraiment eu peur, je m'étais figée ; j'avais vraiment redouté qu'elle me saute dessus, et sincèrement, je pense qu'elle l'aurait fait si j'avais fait un geste de plus. Ma mère est arrivée avec un balai et a chassé Choupette, parce qu'elle était devenue trop dangereuse pour nous. Depuis, nous ne la laissons plus entrer dans la maison les rares fois où elle vient. Même, Clochette qui est une crème, s'est mise à lui grogner méchamment dessus, et je crois qu'elle a compris qu'elle n'était plus la bienvenue ici. 

    Cela fait plus d'un an que nous ne l'avons pas vue. Peut-être n'est-elle plus en vie, comment le savoir ? Il y a beaucoup de chasseurs par ici... En tout cas elle n'a pas été malheureuse, jusqu'au bout elle n'a vécu que la vie qu'elle avait impérieusement choisie. 

     

    6. Clochette <3

    Clochette, c'est mon coup de coeur. Un véritable petit amour, de qui je suis tombée amoureuse dès la première fois que je l'ai vue.

    Quand ma mère m'a proposé d'aller chercher un nouveau chaton, nous avons épluché les journaux en quête d'une annonce, puis nous avons rendu visite à quelques particuliers qui donnaient leurs chatons. Aucun ne semblait réellement nous séduire, jusqu'à ce que nous tombions sur l'adresse d'une association qui recueillait des chats perdus, abandonnés, pour leur trouver un nouveau foyer. Au début, la dame nous a présenté des chats adultes, mais à l'âge que j'avais, douze ans à peine fêtés, je ne voulais pas imaginer d'adopter un animal déjà adulte. La dame a alors fini par nous donner un nouveau rendez-vous, nous disant qu'elle avait peut-être une "petite chatte tricolore" pour nous. Je l'ai aimée immédiatement, sans même l'avoir rencontrée.

    Quand nous sommes arrivés chez elle, il y avait des chatons partout, au moins une quinzaine, tous minuscules dont deux qui n'avaient pas plus de trois semaines. Certains couraient partout, jouaient, se sautaient dessus, miaulaient. Il y en avait qui restaient assis dans leur coin et regardaient dans le vide, d'autres qui semblaient particulièrement dociles. La dame nous a signalé qu'elle n'avait que trois femelles (nous préférions une chatte) et elle a attrapé les deux qu'elle a pu trouver, cherchant la troisième des yeux. Les deux étaient adorables, l'une était noire aux yeux verts, vraiment calme et douce, très docile. Elle s'est couchée là où la dame l'a posée, tandis que la deuxième, grise, n'arrêtait pas de miauler pour essayer de sortir de la cage provisoire dans laquelle on l'avait mise.

    Je voulais tout de même voir la "petite tricolore" dont nous avait parlé la dame. 

    Elle m'intriguait beaucoup. Mais ma mère a repéré un chaton vraiment mignon, un angora siamois aux yeux d'un bleu magnifique, qui se frottait à ses jambes. C'était un petit mâle mais elle en est tout de suite tombée amoureuse, elle m'a regardé avec des yeux suppliants et j'ai eu l'impression d'être dans le rôle de la mère. Et puis soudain, la "petite tricolore" est sortie de sous une étagère, comme une bombe, en sautant sur un chaton proche pour jouer avec sa queue. J'ai eu le coup de coeur dès que je l'ai aperçue, espiègle, coquine, un peu maladroite aussi... Elle était minuscule, je pense qu'elle n'avait même pas un mois et demi. Sa mère était décédée juste après avoir accouché d'elle et de son frère, en mangeant des boulettes contre les escargots. Son frère, c'était justement le petit siamois que tenait ma mère et pendant un instant, nous nous sommes regardées avec la même idée en tête : nous allions prendre les deux.

    Mon père serait furieux, mais nous prendrions les deux, ils étaient tellement adorables ! L'une, plus chahuteuse, qui miaulait dès qu'on essayait de la porter, et l'autre, calme et câlin, qui ronronnait comme un camion dans nos bras...

    Malheureusement, le jeune siamois était déjà réservé. Je crois que ça a déchiré le coeur de ma mère, même si Clochette la séduisait beaucoup aussi. Nous sommes donc parties avec Clochette, qui n'a cessé de miauler pendant tout le voyage et sur laquelle nous avons découvert toute une colonie de puces. Elle a tellement miaulé qu'à l'arrivée, elle n'avait plus de voix ! Elle a d'ailleurs gardé cette drôle de caractéristique ; dès qu'elle miaule trop, elle perd sa voix, c'est assez drôle.

    Quand je l'ai mise dans ma chambre, je me suis couchée sur le sol pour être à sa hauteur. Elle est alors venue se blottir contre moi en ronronnant, et elle a dormi ainsi pendant plus d'une heure. Quel amour !

    Dans les jours qui ont suivi, nous lui avons fait découvrir le jardin, même si elle n'a pas osé s'aventurer bien loin (en fait, elle est restée sur la terrasse), contrairement à Choupette qui avait immédiatement exploré la campagne alentour malgré ses deux mois et demi dans les pattes. Manque de chance pour Clochette, un chat complètement fou est passé par là, alors que nous étions à l'intérieur et qu'elle explorait prudemment. Ce chat, nous le connaissions : c'était la chatte des voisins, l'écaille-de-tortue, que j'avais pourtant câlinée plusieurs fois des mois auparavant. Je ne sais pas si c'est qu'elle était jalouse de ce chaton qui me détournait complètement d'elle, en tout cas, elle a sauté sur Clochette et ma mère est arrivée à la seconde près où Clochette risquait de mourir. La chatte était en train de l'étouffer, ses crocs resserrés sur son cou !

    La pauvre Clochette était dans un piteux état : elle avait une profonde entaille sous la patte qui saignait abondamment, et elle saignait du nez. Elle était complètement terrorisée. Je l'ai mise sur mon lit mais elle ne s'arrêtait pas de saigner, j'avais vraiment peur qu'elle ne s'en remette pas... Nous avons appelé les urgences vétérinaires qui nous ont dit de désinfecter et d'attendre de voir comment ça évoluait. Heureusement, elle s'en est remise petit à petit, mais elle boite toujours un peu aujourd'hui encore... Ceci-dit, il faut vraiment le savoir, on ne le perçoit qu'à peine.

    Clochette est un phénomène : elle est très câline mais pas pot de colle, elle ronronne très bruyamment et surtout, très facilement, et elle n'est pas agressive pour deux sous. Elle n'a pas appris à chasser puisque sa mère ne l'y a pas éduquée, aussi ne nous ramène-t-elle que très rarement des oiseaux ou des souris ; c'est plus courant de la voir revenir, en été, avec une sauterelle au bec, et quand elle était petite, c'était avec des fourmis qu'elle jouait. Je ris très souvent quand je la vois essayer de chasser : elle s'aplatit, remue des fesses pour sauter, mais met tellement de temps à agir que l'oiseau finit par s'envoler sans même l'avoir vue. Des fois, elle saute, mais elle échoue lamentablement. Elle n'est pas aventurière, en fait, elle reste dans le jardin et étend rarement ses promenades au-delà de notre terrain. Elle ne disparaît jamais deux jours à la suite et la seule fois où cela a été le cas, c'est parce qu'elle avait malencontreusement été enfermée dans un vide-sanitaire. Elle n'aime pas manger seule, généralement elle miaule en espérant que l'on vienne la regarder faire, mais elle n'obtient pas gain de cause et finit par se résigner. Elle mange je ne sais pas combien de fois par jour, mais toujours des quantités minuscules, je ne sais pas pourquoi.

    Très peu agressive envers les autres chats même si elle n'aime pas leur présence, elle s'est même résignée à tolérer la présence du chat d'en face, tant il vient souvent dans notre garage.

    Elle nous accompagne en vacances, elle est vraiment présente. Je ne compte plus les câlins que j'ai pu lui faire. Le matin, elle vient gratter à ma porte pour dormir sur mon lit, et elle entre en ronronnant fortement. Quand je pleure ou que je suis triste, elle le ressent immédiatement et me dévisage comme si elle me disait "Je comprends ce que tu ressens, je suis avec toi", avant de venir se blottir contre moi. Une fois, j'étais très malheureuse et je me suis mise à plat ventre sur le lit en pleurant, la tête appuyée sur mon bras de telle manière qu'on ne distinguait plus mon visage. Elle qui était roulée en boule au bout de mon lit, elle s'est levée, est venue tout contre moi et s'est débrouillée pour passer sa tête entre mes bras, pour pouvoir me regarder et attirer mon attention. Elle semblait tellement me comprendre, et c'était une si mauvaise position pour elle...

    En fait, j'ai l'impression d'avoir partagé énormément de choses avec elle, et son empathie me la rend plus proche encore. Elle n'a pas besoin de mots pour me comprendre, elle ressent, ça n'en est que plus fort. Il me suffit parfois de la serrer dans mes bras pour me sentir mieux ou plus détendue. Je sais qu'elle m'aime comme je suis, que je n'ai pas à changer mon comportement pour lui plaire ; elle se contente de peu pour m'aimer, elle n'a pas besoin de cadeaux, elle ne se sent jamais trahie, il n'y a pas de quiproquos entre nous, juste les câlins, les jeux et les conversations silencieuses. C'est une relation un peu... fusionnelle, si l'on peut dire, où l'on ne se prend pas la tête. Elle est contente de me voir et je suis contente de la voir, pas d'embrouilles, pas de disputes. C'est vraiment reposant, et c'est très rassurant : je sais qu'elle ne me lâchera pas comme l'a fait Choupette ou comme le ferait un faux ami.

    En fait, c'est simple à dire mais c'est bien vrai :

    Je l'aime.

    Un jour, quand elle a disparu pendant deux jours à cause de cet enfermement, j'ai pensé au fait que ma mère viendrait certainement, si Clochette ne revenait pas, me proposer d'adopter un nouveau chaton. Cette simple idée m'a fait venir une violente crise de larmes. Clochette, elle est irremplaçable. Je ne vois personne à sa place, personne. Ce n'est pas comme avec Choupette ; le jour où, le plus tard possible je l'espère, Clochette viendra à disparaître, je ne pourrai pas avoir de chat avant des mois, voire des années, je pense. Je l'aime tellement... 

     


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